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Trois auteurs en dialogue débattent avec Alain Houziaux, théologien et philosophe, lors d'un cycle de conférences organisées par le pasteur Alain Houziaux au Temple de l’Eglise réformée de l’Etoile à Paris. A l’heure des fondamentalismes et des violences qu’ils génèrent, au moment où chacun peut choisir ses valeurs sans se référer à Dieu ou à une Eglise, a-t-on encore besoin d’une religion ? Bernard Feillet est prêtre catholique. Il nous livre ici une expérience concrète où il distingue la religion idolâtre lorsqu’elle se pense seul chemin vers la vérité, et la religion qui accompagne l’homme et s’émerveille de son cheminement modeste vers ce qu’il appelle l’ultime.Alain Rémond est journaliste, né catholique, il parle d’une voie qui reste dans la foi intérieure, sans les signes extérieurs de la religion.André Comte- Sponville, philosophe, se définit ici comme un athée fidèle. Dieu est pour lui le nom mis sur l’ignorance, au risque de se détourner de ce qu’il appelle "la présence du tout ", que nous avons à habiter.

Odon Vallet, docteur en droit et en sciences religieuses, est-il un « pharisien libéré » parce qu’il décrypte les métamorphoses du religieux, du spirituel, présent parmi nous ? Et ce avec un humour qui donne un éclairage particulier à ce tableau des mœurs contemporaines. En réalité, l’auteur invite le lecteur à retrouver une sagesse cachée parmi les formalismes en tout genre et à retrouver une cohérence aux accents bibliques. Dieu a certainement une nouvelle adresse.

A partir et autour d’un questionnaire très développé et envoyé à des personnalités intéressées par la question religieuse, une bonne vingtaine d’auteurs participent à ce numéro qui prend à bras le corps la question religieuse de cette fin de siècle. Les articles s’organisent autour de trois pôles : le recul des confessions et le triomphe des religions, les héritages du christianisme, et recommencements. Dans cette dernière partie se regroupent des études sur « le retour de Dieu, une église en construction à Paris, la relecture de la tradition à partir de la Shoah, la rencontre de la religion dans ce contexte nouveau et de la démocratie.

Pour « changer la vie », il faut que renaissent la fête et la fantaisie. Alors la fête redeviendra une vaste communion, la liturgie une mosaïque de chants, de lumière et de danses, et le politique sera rendue à l’imagination. Ceux qui ne se satisfont pas d’une société morne et repue, les pauvres, les « hippies »à inventent déjà d’ardentes célébrations, des communautés chaleureuses, de nouvelles utopies. Ce même sens du comique, cette vitalité critique, symbolisés au moyen Âge par la Fête des fous, ne sont pas étrangers au christianisme, étrange folie dont le Christ est comme l’Arlequin bafoué. Cet ouvrage, écrit par l’auteur de la « Cité séculière », porte la marque des années soixante. On a parfois associé Cox aux théologiens de « la mort de Dieu ».

L’auteur de la Fête des Fous dénonce ici la « séduction de l’esprit » c’est-à-dire la transformation d’élans intérieurs authentiques en recherche de contrôle et de domination des individus. Séduire, c’est tromper et décevoir, et cette entreprise est une menace pour nos contemporains. Cox invite la théologie à moins s’occuper des dogmes qu’à s’ouvrir au sens de la vie. Et il expose comment lui-même a donné sens à son existence. Un livre qui fait éclater les frontières entre les religions, les structures urbaines, les ségrégations sociales. En fait, s’il croit à l’avenir de la religion, il se montre peu optimiste sur celui de la théologie.

Magistrale étude de socilogie religieuse contemporaine. Les sectes sont abordées dans leur modalité religieuse selon une perspective chrétienne. Des typologies originales, de nombreuses monographies, une analyse du vécu spirituel des sectes et de leur relation au monde en font un ouvrage de référence.

Quel est le lieu de la foi ? Où peut donc s’exprimer et se réaliser la foi ? Beaucoup de chrétiens semblent avoir « perdu leur lieu ». Ils ont voulu « sortir du ghetto » qui leur paraissait enfermer le message du Christ et le couper de la réalité. Mais le vaste monde peut devenir lieu d’erranceà à moins qu’on n’y rebâtisse des forteresses. L’auteur envisage : la religion comme lieu apparemment nécessaire de la foi, la crise qui mène à « sortir » de là pour aller voir « la vie », enfin le retour paradoxal à la religion mais dans la mutation de celle-ci. Ce « passage » pourrait bien concerner non seulement la foi mais la crise du monde.

Cet essai très approfondi, entend d’abord rendre compte de la situation nouvelle du religieux dans le monde occidental. Dieu résiste à la modernité, au foisonnement des croyances. « Croire, mais sans certitudes » semble être l’horizon actuel du religieux. Scepticisme, religiosité, et quête spirituelle l’emportent sur la stricte observance. L’auteur inscrit cette problématique non dans une description sociologiques des croyances et des pratiques, mais dans un parcours philosophique et historique qu’il fait partir de la Renaissance. Sommes-nous au cœur d’une métamorphose ?