34 Document (s)

L’auteur, théologien catholique indien, constate qu’il y a eu souvent, au nom même de la mission, rupture entre l’accueil de l’Evangile et l’identité sociale et culturelle. Il développe la thèse qu’une Eglise devient locale lorsqu’il y a dialogue entre l’Evangile et la culture. Et sa question se précise : comment devenir des chrétiens indiens ? L’ouvrage propose alors une analyse de la culture et de la société indienne. Il, invite à reprendre la théologie dans le contexte précis de ce pays, à être attentif aux religions populaires. Il s’attarde sur la question du rituel, particulièrement délicate : comment conférer aux gestes, aux objets, aux rites un sens qui renvoie à la culture des personnes. Et enfin il pose la question de la recherche de l’unité à travers le multiple. Un livre quid dépasse de beaucoup les seules préoccupations de la mission catholique

L’ensemble des contributions de ce numéro révèle l’ambiguïté du « christianisme colonial » et la nécessité de mourir à un certain absolutisme du christianisme occidental, à cette manie de vouloir imposer notre façon de voir parce qu’elle nous parait la meilleure, pour comprendre et rencontrer en vérité le christianisme asiatique et plus généralement celui des pays du tiers monde. Y a-t-il une place pour le Christ et l’Evangile dans l’ordre mondial actuel ? L’ouvrage répond à cette question en deux moments : d’abord en expliquant son arrière-plan, l’histoire. Puis en l’illustrant par des exemples empruntés à divers pays : l’Inde, les Philippinnes, le Vietnam, le Japon, le Sri lanka

Les deux auteurs se font les témoins d’une période particulièrement agitée : à la fin des années 80, les remises en question à l’intérieur de l’Eglise catholique après le concile Vatican II coïncident avec un fort mouvement œcuménique entre églises chrétiennes et le déferlement des nouvelles religions. Regroupements et nouveaux cisaillements sont simultanés. L’ouvrage permet de marquer un "arrêt sur image" à partir de trois points de vue : le regard chrétien sur les religions, l’œcuménisme, les sectes et les "religions marginales". Une grande clarté d’exposition, beaucoup de respect, des notes abondantes et un index des groupes cités ajoutent autant de qualités à ce bon guide.

La révolution en question, c’est la prise de conscience par tout croyant que "sa" religion repose comme les autres sur un mythe fondateur, qui n’est ni meilleur, ni supérieur aux autres. Les formes religieuses perdent leur caractère d’absolu pour rester des portes toujours ouvertes, comme d’autres, sur la dimension intérieure de l’être. Après cette longue ouverture où l’auteur envisage la profonde transformation du dialogue interreligieux, il évoque dans chaque chapitre un aspect du trésor religieux à partir d’exemples variés dans le temps et le monde : le Talmud, Massignon et le Coran, Henri le Saux et l’Orient, Thomas Merton. L’amour dont les religions se réclament n’a pas besoin de comparaison.

La qualité de l’auteur que son histoire et sa formation rattachent à l’Inde autant qu’à l’Europe, et de celle qui mène les entretiens, Gwendoline Jarczyk, philosophe et spécialiste de maître Eckhart, donnent beaucoup de prix à ce livre. L’auteur y développe sa conception du « cosmothéandrisme » où l’homme se tient à la charnière de Dieu et du cosmos. Et tout en refusant de relativiser sa foi chrétienne, il nous invite à revisiter des questions fondamentales en christianisme : les Ecritures, la Trinité, la personne de Jésus, le dialogue, la science.

La qualité de l’auteur que son histoire et sa formation rattachent à l’Inde autant qu’à l’Europe, et de celle qui mène les entretiens, Gwendoline Jarczyk, philosophe et spécialiste de maître Eckhart, donnent beaucoup de prix à ce livre. L’auteur y développe sa conception du « cosmothéandrisme » où l’homme se tient à la charnière de Dieu et du cosmos. Et tout en refusant de relativiser sa foi chrétienne, il nous invite à revisiter des questions fondamentales en christianisme : les Ecritures, la Trinité, la personne de Jésus, le dialogue, la science.

Le sous-titre de l’ouvrage indique que « le pluralisme religieux » est « une chance pour la foi ». Pour l’auteur, le dialogue interreligieux permet un questionnement plus profond pour chacun des interlocuteurs et, pour le chrétien, une redécouverte de l’originalité de sa foi. G. Comeau est une théologienne chrétienne qui enseigne au Centre Sèvres et participe à quelques activités du Forum 104. Elle appelle au discernement et propose des règles du jeu pour bien vivre le dialogue interreligieux, par exemple apprivoiser la langue et les mots de l’autre et sortir de sa suffisance pour vivre la grâce de la rencontre.

Actes du colloque de théologie chrétienne organisé par le centre de recherche théologique missionnaire en 1991. Il réunit des intervenants de renom dans ce domaine, autour de la question de l’annonce de Jésus Christ dans un pays multireligieux. Et pose la question de l’évolution de la réalité de la mission. L’organisation se fait autour de trois pôles : les religions comme voie de salut, la question des écritures dans les religions, le dialogue.

Réflexion autour du texte publié par Vatican II en 1965 sur la liberté religieuse dont l’enjeu dépasse largement la problématique catholique. L’expression vise des cibles diverses : la liberté au seul bénéfice de l’institution, ou au seul bénéfice du sujet. L’Eglise catholique a franchi diverses étapes dans cette histoire de la liberté religieuse depuis la proclamation d’une vérité dont elle serait dépositaire, jusqu’à la tolérance -qui n’implique pas forcément la reconnaissance de la vérité chez le partenaire-, et jusqu’à un statut paradoxal de fidélité à l’institution incluant lucidité et esprit critique. Le livre aborde non seulement le texte et les conséquences immédiates mais aussi les questions et les attentes toujours actuelles.

La réconciliation en question est celle des religions. Elle est possible pour l’auteur à condition de distinguer en chacune l’exotérisme de l’ésotérisme, ou le visible du caché, ou la croyance de l’expérience. A s’en tenir au premier aspect on multiplie les faux problèmes. C’est seulement au niveau d’une expérience spirituelle que se trouve l’identité de fond. Là, la laïcité elle-même est concernée : tout homme est un « chercheur neutre »qui n’a nul besoin de dogmes, de croyances pour faire l’expérience de l’anéantissement de son « petit moi » au profit du Je divin qui l’habite et l’appelle. Le projet pour optimiste et généreux qu’il soit, laisse quand même bien des questions en suspensà

Mystère ou histoire prémonitoire de notre époque ? Quelle famille ! La mère, Madeleine, pédagogue de haut vol, fondatrice des écoles Charles Péguy, et parmi les six enfants, un cardinal jésuite, Jean et un hindouiste savant, musicologue, Alain, qui ne se contente d’écrire sur l’hindouisme mais qui est initié au shivaïsme et au tantrisme. Et pour ajouter au « mystère », un enracinement familial à Locronan entre dolmens et menhirs, dans le souvenir des druides. Chez tous les trois la même volonté de s’ouvrir aux autres par le biais des religions et des cultures. Une aventure familiale passionnante, douloureuse souvent mais l’auteur sait aussi trouver les liens mystérieux qui unissent ces êtres par-delà leurs différences.

Le dialogue interreligieux s’est banalisé. Pour autant mesure-t-on, en particulier en christianisme, la gravité des questions qu’il pose ? Après les chocs de l’athéisme, de la sécularisation, le christianisme résistera-t-il à la cohabitation locale et mondiale d’innombrables religions et traditions spritiuelles ? L’auteur, tout en soulignant que ce livre est fortement inspiré par son expérience personnelle, pose ici des questions redoutables qu’on ne peut évacuer d’un revers de main : parmi d’autres, le statut de la vérité, la prétention missionnaire universelle, l’inefficacité de l’évangélisation. Au terme de l’enquête, reste l’énigme du tombeau vide : le signe ûpeut-être- que la mort est morte. Il y a une brèche. Le temps des prophètes est le nôtre. Il faut continuer d’annoncer que le moment venu, il nous faudra franchir cette brèche.

Ce livre est le fruit d’une rencontre tenue par l’association « l’Universel. Les huit intervenants représentent plusieurs grandes traditions spirituelles de l’humanité. Leur qualité personnelle garantit la profondeur de l’échange, qui se fait sur mode pacifique et qui n’hésite pas à introduire la délibération rationnelle au cœur même de la Révélation. Leur dialogue relativise non pas la religion ou Dieu mais leurs voies et leurs moyens. Il aborde aussi bien la mystique que l’engagement dans le monde.