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On observe de puis une quinzaine d’années une multiplication des rencontres interreligieuses. Celles-ci participent à la transformation de la laïcité en contribuant à la définition du « religieusement correct » et en soulignant la nécessité et la possibilité de collaboration entre acteurs religieux sous forme de conférences, groupes de discussions, prièresà La sociologue Anne-Sophie Lamine nous montre comment laïcité et identités religieuses sont mises au défi de cette pluralité et oscillent entre crainte, mésestime et reconnaissance.Livre actuel, où l’on comprend la nécessité des transformations du religieux et les mutations de la laïcité. La reconnaissance de l’altérité étant le passage obligé de la construction identitaire.

Ouvrage collectif associant des articles concernant les droits de l’homme, et prenant en compte les paradoxes français ou européens. Sont également étudiés les rapports de la laïcité avec l’Islam, comme sont aussi reprises les situations diverses des pays en fonction de leur histoire ou de leur identité : Royaume uni , Italie, Amérique latine. Un dossier permet de mieux comprendre les enjeux de la sécularisation, de l’intégrisme ou du fondamentalisme. Ce livre balaie largement toutes ces notions, et présente en annexe cartes, bibliographie, et complément internet constituant ainsi un document de travail intéressant.

Après avoir retracé l’histoire du principe de laïcité, l’auteur en explicite les tenants et les aboutissants à partir des questions qui ne cessent de faire débat : comment, selon une logique laïque, structurer le lien social, organiser l’école, légiférer en ce qui concerne tant les mœurs que la recherche scientifique et médicale ? Il analyse les défis nouveaux que sur fond de mondialisation, les laïques vont avoir à relever notamment dans leur rapport aux religions.

Intégrisme et fondamentalisme sont deux formes distinctes de radicalisme religieux, mais « les similitudes l’emportent sur les différences », du moins au regard des droits et libertés de l’homme moderne. Au-delà d’une modernité triomphante et souvent offensante et d’actions désespérées, il nous faut saisir la logique qui sous-tend ces formes de contestation radicale et prétendent mettre la loi de Dieu au-dessus de la liberté des hommes.

L’auteur applique la réflexion qu’il a entreprise dans le « Désenchantement du monde » au point spécifique des répercussion sur la laïcité de « la sortie », de l’éclipse de la religion. C’est pour une république fondée sur la laïcité, un véritable défi à relever que de voir disparaître l’obstacle qu’elle voulait abattre ûune certaine idée de la religion- et du coup, de manquer d’objet ! C’est le sacre de la société civile : mais que signifie le gouvernement des hommes par eux-mêmes lorsqu’ils se sont émancipés de l’emprise des dieux ?! « Que la politique est grise à présent que nous sommes métaphysiquement émancipés » ! Et « la révolution du croire » de ces dernières décades ne restaure en rien une ancienne structure.

L’auteur, chercheur au CNRS analyse les nouveaux discours religieux qui prennent forme non plus pour s’adapter aux valeurs séculières mais pour redonner un fondement sacré à l’organisation de la société en la changeant si nécessaire. Gilles Kepel effectue une longue enquête en Europe, Amérique, Moyen Orient au sein des adeptes des « religions du livre » : juifs, chrétiens et musulmans : télé évangélistes protestants, ultraordhodoxes juifs, groupes islamistes, chrétiens charismatiques. Avant d’employer à la légère les mots de « fondamentalisme » et « d’intégrisme » l’auteur cherche à comprendre et analyser ce phénomène souvent méconnu et observe sur le terrain une réalité souvent préoccupante. Clair et informé le livre veut comprendre et analyser.

Jean Baubérot, spécialiste de la laïcité en France, nous propose son analyse d’historien et de sociologue sur cent ans de laïcité à la française. Il montre la réalité vivante, mobile et complexe de la laïcité républicaine, désormais confrontée û au même titre que les religions û à la crise des institutions et à l’individualisme contemporain. Jean Baubérot fut membre de la Commission Stasi chargée en 2003 d’éclairer la position des autorités républicaines sur les règles pratiques de la laïcité au début du XXIe siècle et il se démarqua des conclusions des positions de cette Commission. Pour faire face aux recherches identitaires et autres communautarismes, il invite chaque citoyen à un combat laïque d’abord « contre soi-même » car en chacun, religieux ou non, « sommeille un petit monarque, un petit prêtre, un petit important toujours prêt à s’éveiller ». Plus encore Jean Baubérot appelle la nation à « montrer sa capacité à apparaître porteuse d’un projet dynamique inclusif ».

Ce livre est fait d’entretiens avec des hommes politiques, dont le maire et le sénateur de la ville de Perpignan qui expérimente depuis 15 ans un programme de « spiritualité en ville ».Programme qui part de la conviction que la spiritualité n’est pas le monopole des différentes croyances religieuses, mais aussi le patrimoine des agnostiques et de ceux qui se déclarent athée. Conviction aussi que le multiculturel, dans sa diversité, demande une démarche de connaissance de l’autre, que l’apprentissage est nécessaire, pour que fraternité, solidarité et respect de la différence s’inscrivent dans la vie.Un programme dont l’ambition est de faire de la ville un lieu de convivialité, pour que la diversité soit synonyme de richesse individuelle et collective.

La Commission d’enquête parlementaire sur les finances des sectes s’est intéressée à une soixantaine d’organisations dont elle a étudié la situation financière, patrimoniale et fiscale ainsi que leurs relations avec les milieux économiques.Les sectes constituent de véritables puissances financières. Des sommes considérables circulent à travers le monde et échappent à la vigilance des états. Parmi les plus riches, figurent en tête les Témoins de Jéhovah, suivis par la Scientologie puis la Soka-Gakkai.L’organisation souvent sophistiquée des sectes permet de conjuguer opacité et rentabilité tout en revendiquant des statuts avantageux. La plupart des mouvements étudiés sont constitués en association 1901. Ils utilisent ce statut peu contraignant pour bénéficier d’avantages fiscaux, n’hésitant pas à détourner l’esprit de cette loi. Nombreuses également sont les sectes qui revendiquent le statut d’association cultuelle prévu par la loi 1905, qui garantit certains avantages.

A cette époque, dans les années 1980-1990, Emile Poulat notait déjà que l’actualité est mouvante, et que son livre sur un sujet resté brûlant, était un effort de mise en perspective de la guerre des deux France, laïque et catholique. Contribution par laquelle il donne, plus qu’à la raison, une place à la stratégie des rapports sociaux « où ce qu’on peut l’emporte sur ce qu’on sait ». Ce livre de vivants est un historique destiné à éclairer le futur changeant, mais inscrit dans notre passé.

L’auteur est directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales. Il nous fait découvrir la laïcité qui nous gouverne aujourd’hui en France, et non pas les jeux du cléricalisme et de l’anticléricalisme qui ont été inévitables à l’aube du XXème siècle. Il ne fait pas pour autant l’impasse sur l’héritage religieux de la culture française et ses conséquences comme ses enjeux.C’est une aventure intellectuelle dont l’avenir reste ouvert. Ce n’est pas une conviction personnelle, ni un présupposé de notre culture, mais un régime où la conscience libre affirme ses droits et les fait politiquement reconnaître.C’est notre sort commun, quelques soient nos dispositions privées, c’est une vie sociale qui repose sur un compromis, et qui prend des formes qui déconcertent ses partisans comme ses détracteurs.Nous découvrons ici les problèmes posés à l’état par 60 millions de consciences en liberté, décidées à user de leur liberté devenue droit public.

C’est la suspicion vis-à-vis des Eglises et des mouvements religieux qui pousse le président du Conseil des communautés religieuses d ’expression africaine à écrire ce petit livre courageux. Il appuie son plaidoyer sur le fait religieux lui-même dont il analyse quelques éléments : la guérison, la distinction entre manipulation mentale et adhésion religieuse, l’annonce de la foi, la prise de distance par rapport à la société, la connaissance libérante apportée par la religion. Pour sa part il pense que la foi est possible au cœur d’une laïcité bien comprise.

Cet ouvrage offre une série de communications sur les sectes. Il choisit de quitter les points de vue habituels qui paraissent être des impasses : l’opposition Eglise et Secte, la polémique menée par les groupes antisectes, la présentation de la question qu’en font les médias. Il s’attarde en revanche sur la relation de la secte à l’Etat de droit, à ce que ce dernier peut ou non tolérer. Il étudie l’écart entre religions instituées et reconnues et l’apparition de ces nouvelles formes religieuses. Il considère la secte d’abord comme un fait social à analyser. Les contributions sont regroupées en chapitres : un regard sur le passé, un regard « à l’intérieur », un regard multinational et enfin une mise en relation es sectes avec l’opinion publique et la démocratie.

Ce livre donne une parole renouvelée à des personnalités issues de milieux différents, sachant que la laïcité se joue en France non plus à deux, l’Eglise et l’Etat, mais entre différentes communautés dont l’Islam. Les auteurs tentent de démontrer que les conditions d’une « laïcité coopération » se trouvent aujourd’hui réunies, en dépit de résistances nouvelles dans le domaine de la communication et des médias.