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A partir de l’anthropologie biblique : un homme composé d’une âme, d’un corps et d’un esprit qui le rend « capable de Dieu », l’auteur reprend les premiers chapitres de la Genèse pour montrer comment la souffrance a fini par gagner l’homme tout entier et donc qu’il a besoin d’une guérison totale qui rejoigne le conscient et l’inconscient. Il montre comment à partir d’une « anamnèse » par tranche de vie, l’homme peut arriver à mettre au jour les vraies raisons de sa souffrance. Et comment, à partir de ce travail l’Eglise propose des moyens appropriés pour une guérison totale : les sacrements et la « prière de guérison » sous différentes formes. La perspective est fortement influencée par « le renouveau charismatique. »

Le théologien pense fécond de développer en parallèle avec le « dialogue interreligieux » un dialogue avec l’incroyance. Il commence par l’écouter et plutôt qu’un « manque » par rapport au croyant, il la considère comme une voie dans laquelle Dieu se laisse ignorer pour que l’homme soit révélé à lui-même. Comment l’incroyant se pense-t-il lui-même ? Et n’est-ce pas le réduire singulièrement que de limiter son in-croyance ou sa croyance à la question de Dieu ? Il préfère parler d’autrement croyant et en ce sens chacun de nous porte en lui cette façon de croire autrement. Après un historique et quelques portraits d’incroyants notoires, l’auteur approfondit l’idée d’une incroyance « chance pour la foi », en reprenant la pensée de Bonhoeffer.

Ce livre déjà ancien garde une grande partie de son intérêt : son auteur s’intéresse aux interactions du moral et du physique et à l’agressivité refoulée sur les organes et le corps. Il aborde la question des effets de l’éducation chrétienne traditionnelle sur l’équilibre des éduqués. La névrose, dans leur cas consiste en un surmoi hypertrophié aux dépens d’un moi écrasé. Chrétien lui-même il critique une formation plus attentive au « dehors » qu’au « dedans » qui cherche surtout à maintenir la bonne conscience. Le discours officiel de l’église marquée par un manque de confiance dans l’homme pécheur ne peut aider les sujets à progresser. Il fait lui-même quelques propositions : seule une institution qui accepterait de mourir à elle-même pour vivre peut aider selon lui ses adeptes à faire le même chemin.

Ce livre est un essai de psychologie descriptive qui présente les tendances religieuses de l’homme comme des faits de conscience. William James, frère de Henry James, le publia au tout début du XXe siècle et la présente traduction est parue un siècle plus tard en 2001. Le renouveau de l’intérêt accordé à la dimension religieuse de la psychè humaine et aux phénomènes paranormaux a été longtemps occulté par l’approche freudienne. La thèse de l’auteur est ainsi résumée « il existe, pour chaque individu, une puissance supérieure à lui, à laquelle il peut s’unir, car il participe à sa nature ». W. James n’exclut pas pour chacun un « moi plus grand et plus divin », l’univers spirituel étant alors l’ensemble de ces « moi » et non pas l’unité absolue.

L’ensemble du numéro est consacré au corps et à la conception chrétienne du corps. Divers points de vue sont abordés : la parole, forme du corps, le corps souffrant, la psychomotricité.