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La question est posée dans une tradition qui répugne à cette perspective, fascinée plutôt par la triste conviction réformatrice de l’homme « né dans le péché, enclin au mal ». Si Calvin est mystique, ce n’est pas dans la perte de soi dans le Divin mais plutôt dans la participation de l’homme à la vie et à l’œuvre du Christ. Calvin est mystique parce qu’il invite l’homme à l’aventure de la divinisation par le Christ. Une conception qui nous éloigne du pessimisme que l’on attribue par habitude à la tradition réformée.

Pasteur protestant, Bonhoeffer mènera un combat politique contre le nazisme. Ses lettres écrites durant sa captivité avant d’être exécuté, puis réunies constituent un ouvrage intitulé « Résistance et Soumission ». L’auteur analyse ce passage du ministère pastoral au combat politique, et l’itinéraire de cet homme qui lié à une tradition chrétienne se projette dans un avenir qu’il pressent non-religieux. De nombreuses questions fondamentales découlent de cette perspective prophétique : comment le Christ peut-il devenir aussi le Seigneur des non-religieux ? Quelle peut être la place d’une Eglise dans un monde non-religieux ? Et qu’en sera-t-il du rôle des chrétiens, qu’est-ce qu’un monde sans religion, et quelle bonne nouvelle peut-on encore adresser à un monde émancipé ? Les questions restent d’une brûlante actualité.

L’auteur propose ici une version allégée de sa thèse sur « le pardon originel ». Elle entend aborder le problème du mal en évitant l’impasse de la faute et de la culpabilité. Elle propose donc une interrogation, une « visitation » de l’abîme du mal souffert par chacun de nous pour découvrir non pas ce que j’ai fait de mal, mais que m’a-t-on fait de mal ? Descente difficile, mais qui peut aussi nous faire rencontrer le pouvoir que nous avons de pardonner. Elle s’appuie sur les récits bibliques, notamment ceux du péché originel et de l’histoire de Job.

Un tout petit livre plein d’humour. L’auteur, pasteur protestant, et ancien directeur de l’hebdomadaire Réforme, raconte une vingtaine de souvenirs personnels : rencontres inopinées, souvenirs du ministère, évocation de l’actualité, la mort souvent présente. Mais le sourire n’est pas loin et aussi une grande sagesse et un regard de tendresse porté sur les hommes : cette religion là se porte bien

«Mouvement de réforme et de mouvementà le protestantisme entretient un rapport original avec la spiritualité.». Aussi les auteurs du présent ouvrage cherchent-ils à dégager les spécificités de la spiritualité protestante : sujet de controverse et de débat, tant dans sa portée concrète que dans sa signification théologique.C’est ainsi que les Réformateurs, à l’aide de la catégorie centrale de la justification par la foi, proposent de départager la spiritualité humaine de la foi authentique û évoluant au fil du temps vers une foi qui est expérience de vie, libre et personnelle, au cœur de Dieu.

Cet ouvrage rend compte d’une thèse sur le problème du mal. L’auteur ne se dérobe pas à la difficulté qui est celle de nos contemporains et aux questions qu’ils se posent. A preuve les énoncés des grandes parties : l’abîme du mal, les impasses de la culpabilité, le fantasme de la connaissance du Bien et du Mal, la solidarité dans le mal, le pouvoir de pardonner. En s’appuyant sur des témoins et des expériences bibliques, celles de Job, du Serviteur souffrant d’Isaïe, de Jésus et sur le récit de la faute « originelle », elle fait parcourir au lecteur un itinéraire qui va du mal subi au fondement de l’existence, au pardon à portée de l’être humain. Un livre qui risque de modifier notre regard sur le mal, la faute et le pardon.

Pour saisir le problème du mal, l’auteur choisit ses angles de vue. Non pas partir des concepts de bien etde mal mais de la personne qui souffre. Accepter de mettre à nu sa propre blessure, de regarder vraiment « ce qui s’est passé » et de tout laisser aller : alors on découvrira que le pardon est plus originel que le malheur. Prendre position pour la seconde partie de cette alternative : corriger l’œuvre de Dieu ou se corriger soi-même. Parvenir à dire « je crois, donc j’accepte. » L’auteur développe ce point de vue à partir de textes bibliques : les poèmes du Serviteur en Isaïe et l’évangile de Matthieu.

Une confrontation avec la compulsion du jugement d’autrui. L’auteur nous invite à admettre que le jugement que l’on porte est toujours décalé, débordé par la réalité qu’il interprète. Comment vivre libre et ne pas subir la coupure avec autrui qu’entraîne le jugement ? L. Basset fait appel au récit évangélique de la femme adultère. Petit à petit, nous en devenons les acteurs et nous découvrons la peur d’autrui qui nous habite et génère le jugement. Une invitation à découvrir le pays au-delà de la peur et du jugement. Un très beau livre.

La colère est un moment nécessaire de la vie croyante. Ce livre invite à « considérer la colère comme un moteur capable de transformer une énergie potentiellement dévastatrice en une violence de vie qui accompagne le processus de toute naissance. » Pour Lytta Basset qui relit pour nous quelques passages clés de la bible, il existe une « sainte » colère, un espace saint c’est-à-dire différencié, mis à part, où Dieu et l’humain peuvent s’affronter sans retenue et se trouver enfin ensemble dans la bienveillance. Lytta Basset est pasteur et professeur de théologie en Suisse et est considérée comme une des grandes figures de la pensée chrétienne contemporaine.