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Cet ouvrage est un long interview du Lama Denis, responsable de l’Institut Karma Ling (en Savoie), disciple de Kalou Rimpotché et premier Occidental à former des lamas dans la lignée Vajrayana. Le style "questions-réponses", en de courts paragraphes ciblés sur un thème, avec un index thématique, permettent d’y retrouver de nombreux aspects de la tradition bouddhiste. Le journaliste, manifestement éloui par la personnalité de son interlocuteur, pense que ce livre servira à "réactualiser tous les principes de base de ce que doit être une recherche spirituelle".

L’auteur reprend l’histoire de tous ceux qui, en Occident, se sont intéressés à la sagesse du Bouddha, de l’Antiquité à nos jours : d’Alexandre le Grand à Marco Polo, de Nietzsche à Alexandra David-Neel. Et il montre comment chacun d’eux s’est créé « son » bouddhisme en en faisant tour à tour, un christianisme dégénéré, un rationalisme, une sagesse laïque, ou ésotérique ou autre chose encore. L’histoire se poursuit aujourd’hui avec un succès considérable. Et les « nouveaux disciples » à leur tour découvrent dans le bouddhisme des vertus qui pallient aux carences spirituelles du temps et répondent à des vrais besoins :l’équilibre entre raison et intuition, la primauté de l’action sur soi plutôt que sur le monde, l’intériorité. Bref, le bouddhisme parait profondément « adapté » au monde moderne.

Ce livre constitue la seconde partie de l’enquête menée par l’auteur sur le rapport entre le bouddhisme et l’Occident (cf. « La rencontre du bouddhisme et de l’Occident »). La France est le pays occidental le plus marqué par cette tradition. Il décrit l’ampleur de phénomène et propose une typologie des « adeptes » qu’il répartit en sympathisants, proches et pratiquants. Il s’intéresse en particulier à ces derniers et décrit longuement un certain nombre de leurs trajectoires spirituelles à partir d’entretiens personnels. Il pose enfin la question du rapport entre le bouddhisme et la tradition occidentale marquée par la modernité et estime que le bouddhisme ici comme dans tous les pays où il s’est implanté « s’adaptera ».

Un ouvrage consacré à l’étude d’une erreur ! celle qui assimile la doctrine bouddhiste - au moment où on la découvre au XIXè siècle- au « culte du néant », à « l’Eglise du nihilisme », à une « religion qui nie la vie et prône la destruction de soi. L’auteur souligne la coïncidence de ces travaux (Cousin, Renan, Hegel, Gobineau) avec la période postrévolutionnaire qui voit en Europe l’effondrement des valeurs et des hiérarchies traditionnelles. Le bouddhisme alors apparaît comme le mauvais rêve où l’Occident risque de plonger. Il faut attendre la fin du siècle pour établir une connaissance plus exacte du bouddhisme. Mais l’auteur pose la question du lien entre son développement considérable durant ces dernières années et les événement tragiques qui marquent le XXè siècle.

Autobiographique d’un Lama de la lignée Guelougpa. Il raconte son enfance et sa reconnaissance de son état de tulkou, l’existence quotidienne et la formation intellectuelle et spirituelle d’un lama de 6 à 26 ans, sa fuite en Inde pour échapper à l’invasion chinoise et son installation en France, son enseignement à l’Université et enfin son activité en Europe de l’Ouest et en Asie. Au-delà d’une information sur l’éducation et la formation intellectuelle d’un lama tibétain, ce livre est le témoignage d’un itinéraire spirituel hors pair.

Un livre exceptionnel à plus d’un titre : un abbé bénédictin et un responsable de congrégation bouddhiste, moines tous les deux, entreprennent de dialoguer sur tous les points qui leur semblent importants pour la compréhension de leur engagement religieux. Et le journaliste qui mène l’entretien rappelle à juste titre que la rencontre a lieu après des siècles d’incompréhension et notamment de condamnation sans appel du bouddhisme par les responsables chrétiens. La vie spirituelle des protagonistes et leur sens des responsabilités leur permet ici d’aborder les points vitaux de ces deux « religions » : l’Absolu, Dieu est-il une personne ? Sens de la vie ? Comment être heureux, la souffrance. Le mal ? la destinée après la mort ? Peut-il y avoir entre ces deux voies un rapprochement. Un très beau livre que bouddhistes et catholiques, croyants en Dieu ou non, aborderont avec intérêt et profit.

L’auteur, docteur en philosophie et psychologie clinique, a suivi la voie du bouddhisme tibétain et des traditions orientales pendant plus de 30 ans. Cette double spécialisation, spirituelle et psychologique lui permet d’intégrer de l’intérieur le fait que notre expérience doit comprendre la dualité de notre domaine humain : ne pas réduire l’homme à ses besoins, et ne pas prendre prétexte des idéaux mystiques pour échapper aux besoins vitaux.Psychologie et spiritualité doivent agir en synergie pour que tout être puisse s’accomplir dans la totalité de son être.Ce livre retrace les principes du travail intérieur, la nature et la fonction de l’ego, la relation entre conscience et vacuité, la relation avec la méditation.Il va préciser la relation du travail psychologique et spirituel, les guérisons possibles, la place des émotions. Il donne une place prépondérante à la relation, qui nous éveille à notre propre nature, et qui se révèle chemin pour guérir nos divisions intérieures et extérieures. Il évoque également le discernement indispensable pour distinguer l’autorité spirituelle. La confusion entre vrais et faux maîtres retarde la croissance et la transformation de notre monde.