10 Document (s)

Revoir le début du résumé1976, dans son introduction, l’auteur note que s’il devait réécrire ce livre «l’homme et la mort », il soulèverait le caractère parodoxal de la vie » pour opposer l’ordre biologique à l’ordre physique dans sa relation intime avec la mort. En effet le retour de la mort est un grand événement de civilisation. La « convivance » avec la mort va s’inscrire de plus en plus dans notre vie. En ce sens « une réforme de la mort » ne peut être que l’autre en face d’une réforme de la vie. »

Pourquoi la mort de quelqu’un est-elle toujours une sorte de scandale ? Pourquoi cet événement si normal éveille-t-il chez ceux qui en sont les témoins autant de curiosité et d’horreur ? Ce livre pose ces questions et beaucoup d’autres sur la mort. Le philosophe tente de saisir l’homme à un point frontière, là où le mystère, l’ineffable ouvrent le passage de l’être au néant, ou de l’être à l’absolument-autre. « Si la mort n’est pensable ni avant, ni pendant, ni après, », écrit-il « quand pourrons-nous la penser ? »

« D’où vient la vie, où va la vie ? » Il s’agit d’une double quête sur le sexe et la mort, mais sur ce dernier paradigme, il s’agit de répondre à une question fondamentale : quels sont les apports de l’homme depuis son jeune âge avec la mort ? Amener la mort à portée d’interrogation : telle est la tâche que s’est fixée l’auteur. Apprivoiser la perte et l’angoisse de mort, appréhender le paradoxe de notre humaine condition : la quête du temps porteur de finitude mais aussi le désir et l’amour, porteur de vie. A la croisée de ces forces contraires, la mort est-elle délivrance ou promesse d’immortalité ?

Un livre qui aborde une question extra-ordinaire de façon modeste. Dans la ligne des travaux d’E.KUBLER-ROSS, l’auteur présente une cinquantaine de « cas », récits provenant de personnes tenues pour mortes et ranimées, de personnes rescapées d’accidents graves, d’agonisants qui racontent à leur entourage, leurs sentiments, leurs sensations à ce moment de leur vie. L’auteur tente d’apporte quelques explications rationnelles à ces faits : il les emprunte à la pharmacologie, la neurologie, la psychologie. Mais il ne prétend pas faire une étude scientifique, ni apporter de preuves à ce qu’il avance. Cette étude qui a rencontré l’opposition d’un certain nombre de médecins et de théologiens, constitue seulement un dossier qu’il ne faut pas refermer trop vite.

L’auteur s’emploie à « briser le mur de silence » qui environne l’au-delà. Il présente comme une « évidence » des faits « scientifiques » qui établissement des relations entre les défunts et les vivants : enregistrements magnétiques, images vidéo, et bien sûr les expériences aux frontières de la mort. Ainsi découvrons nous les sentiments éprouvés par les défunts dans leur nouvel état que l’auteur confronte aux révélations des mystiques. Le livre confirme que la mort n’est qu’un passage qui mène à la vie.

La mort est un événement hors catégorie, elle est partout et nulle part. Comment en parler sans tomber la description des pratiques qui l’entourent ? L’auteur choisit ici une autre voie, celle du rapport de la mort et du pouvoir. Ainsi évoque-t-il successivement le pouvoir de la mort, le pouvoir sur la mort û dans le fol espoir de la différer ou d’en supprimer l’horreur, et le pouvoir par la mort, chantage que tout système politique connaît bien. Cette réflexion conduit à aborder des questions qui restent d’actualité : gestion du mourir, gestion du cadavre, chantage à la mort, chantage à la vie. Même mystification qui nous dérobe à la fois et notre mort et notre vie.