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Un livre en forme de dossier sur une question encore brûlante au début du troisième millénaire. Chaque chapitre détaille un « cas » avec grande précision et aborde les innombrables questions qui se posent autour de l’approche de la mort inéluctable et les relations entre malade, famille, institution hospitalière, et bien sûr la question de l’euthanasie. Un livre qui se veut « une brèche dans le mur peut-être trop longtemps maintenu autour de l’hopital-silence. »

Les Near Death Experiences, N.D.E. en anglais, qui surviennent chez certains sujets au seuil de la mort, présentent des « stades » dont la description est maintenant bien établie. Des milliers de cas ont été étudiés dans le monde. L’invariance de certains critères, leur répétition dans les témoignages, quels que soient la religion du témoin, sa culture ou son âge, retiennent aujourd’hui l’attention des scientifiques. Une équipe internationale de chercheurs, psychologues, médecins, anthropologues, physiciens, biologistes et théologiens, rapprochent leurs travaux en un vaste dossier. Elle a travaillé dans le cadre d’une association internationale, IANDS, International Association for Near Death Study. Ce livre, bien que technique, est destiné à un vaste public. Il comporte une préface d’Edgar Morin et une postface de Louis-Vincent Thomas, professeurs à la Sorbonne.

Selon l’auteur lui-même, ce livre est « un prolongement et un complément » de son ouvrage précédent : « la Vie après la Vie ». Il poursuit son enquête à partir de témoignages qui lui parviennent de plus en plus nombreux et constate la similitude des symptômes. La longue préface de Paul Misraki est intéressante notamment lorsqu’il aborde le point de vue théologique, découvrant chez Thomas d’Aquin des propos qui conforte l’hypothèse de la possibilité « d’un corps double » et de « la subtilité d’un corps glorieux ». Et par ailleurs il analyse les réticences des théologiens devant la « menace » d’une « preuve » qui ne laisserait plus sa chance à la foi, ou de l’impossibilité de concevoir un homme sans son corps.

Le principal intérêt de ce livre réside dans le fait qu’il donne la parole au fondateur de la première unité de soins palliatifs en France, le professeur Abiven. Ainsi nous explique-t-il comment, dans cette société qui tout à la fois, cache et montre la mort, qui « expédie » la mort lorsque le médecin n’a plus rien à dire, il s’est efforcé de créer un lieu de vie où la mort peut devenir autant que faire se peut, « naturelle » comme une naissance. Il expose son point de vue sur le rôle des familles, des personnels soignants, sur la question de la vérité à dire au malade, sur l’aspect économique, sur la question de la suppression des douleurs physiques et de l’euthanasie. La dimension spirituelle du problème est évoquée. Une réflexion qui a donné lieu à de larges développements ces quinze dernières années.